La finance islamique, enracinée dans les enseignements du Coran et de la Sunnah, offre une alternative éthique au système financier conventionnel. Elle repose sur des principes stricts visant à assurer à la fois l’équité et la conformité aux préceptes islamiques. Explorons les cinq principes fondamentaux qui guident ce système unique.
À Retenir
TogglePrincipe n°1 : L’interdiction du « Riba » (intérêt, usure)
L’interdiction du riba, ou intérêt, est l’un des piliers centraux de la finance islamique. Le Coran condamne fermement l’usure, qui est perçue comme une forme d’exploitation injuste. Voici ce que dit Allah dans le Saint Coran :
« Ceux qui pratiquent l’usure ne se tiennent que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : “Le commerce est tout à fait comme l’usure”. Alors qu’Allah a permis le commerce et interdit l’usure. » (Sourate Al-Baqarah, verset 275)
Dans la finance islamique, les gains ne doivent pas provenir de l’intérêt fixé sur un prêt, mais plutôt d’activités économiques réelles et productives. Cela favorise une économie basée sur des échanges justes et équitables.
Principe n°2 : L’interdiction du « Gharar » et du « Maysir » (incertitude et spéculation)
La finance islamique interdit toute forme de gharar (incertitude excessive) et de maysir (jeu ou pari). Ces concepts visent à éviter des pratiques financières basées sur la spéculation ou les événements aléatoires. En d’autres termes, les contrats financiers doivent être transparents, et les parties impliquées doivent avoir une compréhension claire des termes et des conséquences.
Par exemple, un contrat d’assurance conventionnel peut être considéré comme contenant un élément de gharar, car le montant payé en indemnité est incertain. En revanche, la finance islamique préconise l’assurance coopérative (takaful), où les participants partagent les risques de manière équitable.
Principe n°3 : L’interdiction des secteurs « Haram » (illicites)
La finance islamique exclut tout investissement ou activité dans des secteurs considérés comme étant haram (éthiquement ou religieusement interdits). Ces secteurs incluent, entre autres :
- L’industrie de l’alcool et des drogues ;
- Le jeu et les paris ;
- La production ou le commerce de porc ;
- Toute activité liée à l’immoralité ou à l’injustice sociale.
Ces restrictions visent à promouvoir une économie conforme à la morale islamique, favorisant le bien-être de la société dans son ensemble.
Principe n°4 : Le partage des profits et des pertes
Contrairement aux systèmes financiers conventionnels, la finance islamique repose sur la participation aux risques. Cela signifie que les investisseurs et les entrepreneurs partagent à la fois les profits et les pertes d’un projet. Ce principe encourage une relation équitable entre les parties et renforce le lien de responsabilité mutuelle.
Les contrats comme le Mudarabah (partenariat financier) et le Musharakah (partenariat équitable) illustrent ce principe. Dans un contrat de Mudarabah, par exemple, l’investisseur fournit le capital tandis que l’entrepreneur gère l’activité. Les gains sont partagés selon un ratio préalablement convenu, tandis que les pertes sont supportées par l’investisseur, sauf en cas de négligence de la part de l’entrepreneur.
Principe n°5 : L’adossement à un actif tangible
En finance islamique, toutes les transactions doivent être adossées à de réels actifs tangibles. Ce principe garantit que l’économie reste connectée à des activités productives et réelles, évitant ainsi les bulles financières et la volatilé excessive.
Par exemple, les contrats de Murabahah (vente avec marge bénéficiaire déclarée) impliquent l’achat d’un bien tangible par l’institution financière avant de le revendre au client avec une marge convenue. De cette manière, l’argent circule à travers des échanges d’actifs réels.
Les Avantages de la finance islamique
Les principes de la finance islamique offrent plusieurs avantages distincts :
- Stabilité économique : En évitant l’intérêt et la spéculation, la finance islamique contribue à une économie plus stable.
- Justice sociale : Le partage des risques et des gains favorise une répartition plus équitable des richesses.
- Transparence : Les transactions sont basées sur des contrats clairs, réduisant les conflits potentiels.
- Éthique et responsabilité : En évitant les secteurs haram et en investissant dans des activités productives, la finance islamique encourage le bien-être collectif.
Conclusion
Les cinq principes de la finance islamique témoignent d’une approche éthique et responsable de la gestion financière. En respectant les préceptes islamiques, ce système offre une alternative viable qui met l’accent sur l’équité, la transparence et la responsabilité. Alors que le monde recherche des solutions plus durables et équitables, la finance islamique continue de gagner en popularité, attirant à la fois des musulmans et des non-musulmans en quête d’une finance éthique.