Comprendre l’interdiction du riba en finance islamique

Comprendre l’interdiction du riba en finance islamique

La notion de riba, ou usure, occupe une place centrale dans la jurisprudence islamique. L’interdiction de la riba est mentionnée explicitement dans le Coran et la Sunna, soulignant son importance dans la préservation de la justice économique et sociale. Cet article présente une vue d’ensemble de la riba, ses types, ses preuves scripturaires, ainsi que des exemples et conseils pratiques pour éviter ce qui est interdit selon la loi islamique.

Définition de la riba

Le terme riba désigne tout excédent injustifié perçu lors d’un échange de biens ou d’argent. Selon le Majma’ al-Fiqh al-Islami et d’éminents savants, la riba est strictement prohibée en islam, qu’elle concerne les prêts ou les échanges commerciaux.

  • Riba al-nasi’ah : Usure liée au délai de paiement ou au prêt monétaire.
  • Riba al-fadl : Usure liée à l’échange inégal de biens similaires.

Preuves de l’interdiction de la riba

Dans le Coran

  • Allah dit : « Ô les croyants ! Ne pratiquez pas la riba en multipliant démesurément votre capital. Craignez Allah afin que vous réussissiez. » (Coran, 3:130)
  • « Ceux qui se nourrissent de la riba ne se lèveront que comme se lève celui que le toucher de Satan a bouleversé. […] Allah a rendu licite la vente et interdit la riba. » (Coran, 2:275)
  • « Si vous ne le faites pas, alors recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son Messager. » (Coran, 2:279)

Dans la Sunna

  • Le Prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) a dit : « L’usure comporte soixante-treize portes, la plus légère équivaut à commettre l’adultère avec sa mère. » (Ibn Mâjah, 2274)
  • Il a également maudit celui qui consomme la riba, celui qui la donne, celui qui l’écrit et ses deux témoins. (Muslim, 1598)

Types de riba en détail

Riba al-nasi’ah (usure de délai)

Ce type d’usure est le plus répandu aujourd’hui et concerne l’ajout d’intérêts sur les prêts. Par exemple, prêter 1 000 € à quelqu’un à condition de rembourser 1 100 € après une période donnée constitue de la riba al-nasi’ah.

Riba al-fadl (usure d’excédent)

Il s’agit de l’échange de biens similaires, obligatoirement en quantités égales et main à main. Échanger 100 g d’or contre 110 g d’or, même sans délai, est considéré comme de la riba, selon le hadith authentique rapporté par Muslim (n°1587).

Exemples concrets de riba interdite

  • Prêt bancaire avec intérêts : Contracter un crédit classique où un intérêt supplémentaire est dû.
  • Échange inégal de devises : Vendre 100 € contre 120 € payés plus tard.
  • Achat à crédit avec intérêt : Payer un bien en plusieurs fois avec majoration du prix pour cause de délai.

Conseils pratiques pour éviter la riba

  1. Privilégier les financements islamiques : Se tourner vers des solutions conformes à la charia, comme la mourabaha ou le moudaraba.
  2. Lire attentivement les contrats : Vérifier l’absence d’intérêts ou de clauses douteuses.
  3. Consulter un savant compétent : Demander un avis religieux avant de s’engager dans une opération financière ambiguë.
  4. Éviter de prêter ou d’emprunter avec intérêt : Préférer le prêt sans intérêt (qard hassan).

Conclusion

La riba est clairement et fermement interdite en islam, comme l’attestent de nombreux versets coraniques et hadiths. Respecter cette interdiction est essentiel pour préserver l’intégrité financière du musulman et contribuer à une société plus juste. Face à la complexité des transactions modernes, il est recommandé de rechercher systématiquement des alternatives licites et d’être vigilant dans tous les contrats financiers, en se référant aux sources authentiques et aux avis de savants reconnus.

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