Dans la tradition islamique, le recours au « doua » (supplication) pour la guérison est une pratique authentique et recommandée. Les textes sacrés et de nombreux hadiths rapportent l’importance de demander la guérison à Allah, tout en soulignant que la recherche de soins médicaux reste également une obligation. Cet article vise à présenter les sources islamiques relatives au « doua » pour la guérison, les invocations authentiques, ainsi que leurs modalités d’application, de façon claire et respectueuse de la tradition.
À Retenir
ToggleLa place du doua pour la guérison dans l’islam
Le doua occupe une place centrale dans la vie du musulman. Selon le Prophète Muhammad (paix et salut sur lui), « la doua est l’essence de l’adoration » (at-Tirmidhi). En cas de maladie, il est encouragé de se tourner vers Allah par la supplication, tout en recourant aux moyens matériels licites.
Preuves scripturaires et recommandations prophétiques
Le Coran
- Allah dit : « Et lorsque je suis malade, c’est Lui qui me guérit » (Coran 26:80).
- Il est aussi rapporté : « Dis : Il en est ainsi. C’est une guidance et une guérison pour les croyants » (Coran 41:44).
Les hadiths authentiques
- Le Prophète (paix et salut sur lui) disait : « O Allah, Seigneur des gens, fais partir le mal, guéris, Tu es le Guérisseur, Il n’y a de guérison que Ta guérison, une guérison qui ne laisse aucune maladie » (al-Boukhari et Mouslim).
- Il a également recommandé : « Implorez Allah pour la guérison, car Allah n’a créé aucune maladie sans en créer le remède, sauf une seule : la vieillesse » (Abou Dawoud, at-Tirmidhi).
Exemples de doua authentiques pour la guérison
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Doua pour soi-même ou pour autrui :
« Allahoumma Rabban-nâs, adhhibi-l-ba’s, ichfi anta ach-shâfi, la chifâ’a illâ chifâ’ouka, chifâ’an lâ youghâdiru saqaman »
(Ô Allah, Seigneur des gens, fais partir le mal, guéris, Tu es le Guérisseur, il n’y a de guérison que Ta guérison, une guérison qui ne laisse aucune maladie). -
Invocation de l’ange Jibril enseignée par le Prophète :
« Bismillah arqîka, min koulli chay’in you’dhîka, min charri koulli nafsin aw ‘aynin hâsida, Allahou yachfîk, bismillah arqîk »
(Au nom d’Allah, je t’exorcise de tout ce qui te nuit, du mal de toute âme ou œil envieux. Qu’Allah te guérisse, au nom d’Allah, je t’exorcise).
Il est recommandé de réciter ces invocations en posant la main sur la zone douloureuse, selon la tradition rapportée par Mouslim.
Conseils pratiques selon la tradition
- Sincérité et conviction : L’invocation doit être faite avec une foi sincère en la capacité d’Allah à guérir.
- Répéter la doua : Il est rapporté que le Prophète répétait parfois les invocations trois fois.
- Associer la doua aux soins : Le recours à la médecine n’est pas contraire à la foi, mais une application du tawakkul (confiance en Allah).
- Utiliser les invocations authentiques : Préférer les textes rapportés dans le Coran et la Sunna, sans y ajouter d’éléments non attestés.
La guérison spirituelle et la ruqya
La ruqya est la récitation de versets coraniques et d’invocations prophétiques dans le but de demander la guérison. Elle est permise à condition de se limiter aux textes authentiques et de ne pas recourir à des pratiques douteuses ou à la sorcellerie.
- La sourate Al-Fatiha, Ayat al-Kursi (2:255) et les sourates protectrices (Al-Ikhlas, Al-Falaq, An-Nas) sont fréquemment récitées pour la protection et la guérison.
- Il est recommandé de souffler légèrement après la récitation, comme le faisait le Prophète (al-Boukhari).
Conclusion
En islam, le doua pour la guérison repose sur des textes authentiques du Coran et de la Sunna. Il s’agit d’un acte de foi et de soumission à Allah, à associer aux moyens médicaux licites. Les invocations doivent être faites avec sincérité, en s’appuyant sur les formules transmises par le Prophète (paix et salut sur lui). Ainsi, le musulman trouve dans la doua une source de réconfort et de confiance, tout en respectant la guidance divine dans l’épreuve de la maladie.